mercredi 23 décembre 2009

La Vérité sur l'Assassinat de John Lennon - Fin

Chapitre VIII - Season Finale

Les roulements de tambour résonnaient dans la grande salle. Les flammes du brasier central dansaient avec les ténèbres, projetant des visions étranges sur les murs de pierre et les tentures ; la lune montrait parfois son croissant par les fenêtres, là-haut, avant de se cacher derrière un nuage, comme un enfant regardant la télévision en cachette à travers l’entrebâillement d’une porte à une heure où il devrait être couché depuis bien longtemps.

La cérémonie se déroulait glorieusement. Les chants étaient chantés, les implorations implorées, les mélopées mélopées. La foule des participants, principalement des humains – car chacun des participants était principalement un humain – vibrait d’une excitation retenue. Leur souhait de toujours allait bientôt se réaliser, après tant d’échecs et de frustration, de combat quotidien et de recherche patiente. La Prêtresse au centre du cercle. L’Elu, oint selon les termes du Livre Sacré à Majuscules, portant la Coiffe du Caribou et la Fourrure du Tapir, s’apprêtait enfin à pénétrer l’Enceinte Céleste, et pour rejouer avec la zoanthrope l’intrigue de nombreux films suédois à petits budgets. Sauf qu’à la fin, les protagonistes sauvent les spectateurs.
John fit un pas en avant. Les chants se firent plus pressants.
Son pied droit rejoignit son pied gauche puis le dépassa pour se poser quelques centimètres plus loin. Les implorations augmentèrent de plusieurs décibels.
Le hotdoguier promu Elu des hommes-bêtes réitéra l’opération avec son pied gauche, manoeuvre rendue délicate par son accoutrement pesant et déséquilibré. Il faillit trébucher, mais retrouva son équilibre. Les mélopées envahissaient l’espace sonore comme un éléphant dans un ascenseur.
Enfin, il entra dans le cercle. Les voix, les jappements, les grognements, les criaillements, meuglements, ricanements, feulements et quelques coassements s’amplifièrent jusqu’à envahir la vaste pièce d’une cacophonie terrifiante.
John put ôter ses andouillers et le reste de ses atours. Et de ses vêtements. Il prit la jeune femme dans ses bras. Le monde devint soudainement muet.

Un sage aurait dit un jour durant sa méditation : « S’il est possible que quelque chose tourne mal, quelque chose tournera mal, et au plus mauvais moment. » C’est donc à ce plus mauvais moment que la porte explosa.

Une armée de bêtes et bestioles s’engouffra dans la salle et engagea immédiatement le combat avec les participants de la cérémonie. Un tigre mordait un ours, un crapaud était sauvagement piétiné par un tamanoir qui fut lui-même égorgé par un gigantesque chien, et tout n’était plus que griffe contre crocs contre venin contre sabots. Alors que ce concentré de loi de la jungle s’invitait dans le refuge, quelques défenseurs menés par Betty Printemps vinrent former un vrai mur vivant autour des deux époux allégoriques et de Neil Young qui préférait être de ce côté de la bataille darwinienne. Le Magickien marmonnait, les yeux clos.
« Mais qu’est-ce qui se passe ? hurla John pour se faire entendre par dessus les cris.
- Les Sauvages ! Cet endroit était un secret depuis toujours, mais ils nous ont retrouvé ! Attention là-haut !»
Un singe était perché au rebord d’une fenêtre et s’apprêtait à lancer un gros caillou dans leur direction. Un rapace piqua vers lui et le déséquilibra, lui donnant un rendez-vous immédiat et sans retour avec le sol. La pierre se perdit à l’extérieur.

Neil se tut. Au milieu du vacarme, une ombre s’éleva du sol, faisant apparaître la silhouette noire d’une monstruosité. A l’horreur de tous, elle se solidifia, et le nouvel arrivant matérialisé semblait fâché. Peut-être n’était-ce qu’une impression fondée sur ses crocs monumentaux qui l’empêchait de fermer totalement les mâchoires, sur sa peau d’écailles luisantes et animées d’un mouvement hideux, ou bien sur sa ressemblance générale avec ce genre de poissons qui hantent les ténèbres des fonds marins. Neil sourit. « Tue ».

La boucherie qui s’ensuivit de mérite pas d’être explicitée.

Les plus rapides s’étaient précipitamment rangés derrière le magicien, le hotdoguier, la Chasseuse et la Prophétesse callipyge ; les retardataires et les Sauvages eurent un sort moins enviable. La créature venue des fins fonds de l’improbable se retrouva seule parmi des restes de viandes fumantes.
« Hum... Et maintenant ? s’inquiéta le hotdoguier.
- Et maintenant je la révoque vers son pays natal plus rapidement qu’un charter ministériel. Allez John, dis au revoir à madame Carnage ! »
La susnommée Madame Carnage se redressa au prénom de l’Elu. Un grondement sourd tiré de quelque organe vibrant se modula en voyelles et consonnes affreusement déformées :
« Llléénowwn ? »

L’appelé devint soudainement beaucoup plus nerveux. Certaines choses ne devraient jamais connaître votre nom. En particulier la machine à tuer qui se tenait devant lui. Lui répondre de quelque manière que ce soit ne lui apporterait certainement que des ennuis, même si la curiosité le tentait. Lennon était prudent, évidemment, et loin d’être stupide.
« Qui le demande ? »
Pas suffisamment loin ceci dit.

L’invocation poussa alors un long cri grave interrompu périodiquement par une sorte de hoquet monstrueux. Des glaces encore en place finirent de se briser et se répandirent en éclats de verre sur le sol. La bête riait. D’un geste si vif qu’il traitait le mur du son comme du Placoplâtre, son bras se tendit vers Lennon, éjectant une griffe qui s’envola à travers la pièce. John, protégé par les dieux, la chance ou la narration, bondit avant même de le savoir. Un battement de cœur plus tard, la Prophétesse était empalée sur le mur du fond, les pieds au-dessus du sol, la gorge transpercée par le javelot, sa bouche s’agitant pour hurler des phrases inaudibles alors qu’elle s’étouffait dans son propre sang.
« Raaaawwh ! » geignit la chose.
Un deuxième projectile de mort fusa aussitôt. Il heurta une barrière invisible et retomba au sol comme une plume.
« On va discuter d’abord», lança Neil l’Encore Plus Jeune derrière son bouclier astral.
La créature se transforma, ou plutôt devint ce qu’elle avait toujours été sans jamais l’être. Pensez à ces dessins de lapins où en changeant de paradigme, on s’aperçoit qu’il s’agissait en fait de canards depuis le tout début. Ca n’a rien à voir, mais vous commencez à croire que vous comprenez le principe.
En tout cas, on voyait maintenant une femme en toge à la place de la destruction sur pattes.
Elle pointait toujours le hotdoguier du doigt.

« Tu vas payer pour tes crimes, tyran !
- (murmures d’incompréhension)
- J’ai monté toute une organisation contre toi, j’ai fait pleuvoir la mort du ciel, j’ai informé tes ennemis, j’ai armé mes mages, tout ça sans succès jusqu’à cet instant mais cette fois, ta vie est bien terminée ! Fnord !
- Que... Trop ! Non ! Je refuse ! Oui, cette fois, c’est terminé, nom d’un sous-marin jaune ! Parce que vous allez m’expliquer ce qui se passe ! Qu’est-ce que j’ai fait pour que tout l’univers et au-delà essaye de m’étriper ? Qu’est-ce qui vient de.. de... faire ce qui est arrivé à cette jeune fille ? Et, *****, c’est quoi ce Fnord ?! »
Neil prit la parole, gêné.
« En fait... c’est ce que tu pourrais appeler mon maître. Fnord, c’est l’écho du silence... C’est l’espace entre deux pixels d’ordinateurs... C’est l’endroit où les bicyclettes sont libres... C’est la raison pour laquelle la fin se trouve après le début... C’est, hum... l’essence du chaos. C’est le principe à la source de mes pouvoirs, qui ont considérablement augmenté depuis ton arrivée dans ma vie, comme tu as pu le voir... J’avais jamais invoqué beaucoup plus que des rats invisibles, qui venaient me grignoter du fromage astral.
- Et ça vous pousse à tuer sans raison ? demanda John à Madame Carnage.
- John Lennon, le sang des victimes de tes crimes abjects hurle vers moi ! Prépare-toi à les rejoindre dans une éternité de douleur et de folie !
- Mes crimes abjects ? C’est la viande de mes hot-dogs ?
- Euh... ? Ah. Attends... Oh. Mon quinzième sens m’indique que nous ne sommes même pas encore en 2100. Tu n’es donc pas censé être né, qu’est-ce que... Ah. Encore ? Je me suis déjà plantée une fois avec cet autre type à New York... Erreur sur la personne. Sur ce, je file. Salut ! »

L’apparition vengeresse s’évanouit dans les airs.

Les survivants se regardèrent.
Un moment.

« Elle aurait pu s’excuser », fit remarquer la Chasseuse.








Après avoir enterré la Prophétesse avec les honneurs, les zoanthropes revinrent à leur quête d’absolution. John a désormais une nouvelle clientèle pour la « Saucisse dans le Ciel dans un Petit Pain ».

Fnord.


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Ahaha ! Ca y est ! Ca fait trois mois que j'ai rien posté, mais maintenant que j'ai fini ça, je vais pouvoir faire autre chose. Des maths par exemple.
Hum...

Joyeux Noël aux deux lecteurs ! Et aussi aux spambots qui veulent laisser des commentaires..

samedi 3 octobre 2009

Superstar

Aujourd'hui, à la fin de la messe où j'ai accompagné/chanté à pied levé, un jeune fan de System of a Down m'a reconnu et félicité pour ma vidéo de reprise de Lie, Lie, Lie au violon sur Youtube.




...Voilà.

samedi 26 septembre 2009

Chapitre VII : Le complot des plantigrades


Chapitre VII - Le complot des plantigrades

Attention : un jeu de mots pourri se tapit à la fin de ce chapitre. Si vous êtes sensible ou si des personnes ayant encore un reste de bon goût lisent présentement cet écran, je vous invite à revenir à l'écran d'accueil de ce site ou aller lire par exemple l'Insoutenable Légèreté de l'Être de Milan Kundera.
Sérieusement, vous feriez mieux d'aller le lire, l'œuvre est de bien meilleur qualité que ces quelques lignes électroniques, elle explore bien mieux les sentiments humains, met en parallèle la légèreté et la pesanteur sur la toile du Printemps de Prague, et on y voit même des filles nues. Et une philosophie du caca.

...

Toujours là ?
Bon, on vous aura prévenu.
**
"Neil ! Psst ! Neil !" chuchota le boulanger.
"..." lui répondit son comparse encore évanoui.
"Neil ! Réveille-toi ! On est dans une cage aux barreaux métalliques épais, dans ce qui semble être un riche manoir, peut-être un château, avec tentures, tapisseries, boucliers aux murs et tout le toutim ! Sauf qu'il y a beaucoup trop de bestioles dans le coin, et que les humains se trimballent complètement nus au milieu d'eux sans la moindre crainte ni pudeur. Oh, l'un d'entre eux est allongé en boule devant la cheminée où rugit un feu gigantesque. Ah... Ah non, apparemment c'est un loup, j'ai dû mal voir. Mais qu'est-ce que... D'accord, maintenant je viens de voir une grenouille se transformer en superbe jeune fille, avec malheureusement des yeux étrangement grands. Et elle vient de gober une mouche.
Mais... ooh... là-haut il y a une sorte de balcon à l'étage, avec un autel couvert d'une lourde tenture pourpre, et une... Nom d'un petit pain, mais c'est Scarlett Johanssen ! Avec un bikini de fourrure !
Pendant ce temps, nous avons les mains foutrement attachées par une chaîne, et je suis sûr qu'un de tes sorts pourrait nous sortir de là...
- Vous avez un problème, les garçons ?"
_

Betty Printemps s'était approchée des prisonniers, ses anciens compagnons. Elle semblait décomplexée dans sa trahison. John comprit que décidément, ils n'auraient jamais dû demander de l'aide à une fille de deux mètres de haut plus lourde et plus velue que les deux prisonniers réunis. Et qui leur avait sauvé la vie. Et permis d'accéder à leur suspect. Et de s'évader du repaire. ...Ah la fourbe vipère !

"Certes, répondit-il en agitant ses liens cliquetants. Le magicien fait une sieste et je n'ai personne à qui parler. Or quand je suis enfermé comme un animal, j'ai la sale manie de décrire la pièce autour de moi. D'ailleurs en parlant d'animaux... Quel est cet endroit ?
- Bienvenue dans la Tanière, répondit en souriant la Chasseuse de kevins. Nous autres zoanthropes apprécions d'avoir un endroit où nous délasser et être nous-mêmes. Et où personne ne viendrait avec des torches, des fourches et des questions embarrassantes.
- "Zoanthropes" ? Comme les loups-garous, tout ça ?
- Et les ours-garous, opina Betty. Et les grenouilles-garous, les chauve-souris-garous... Ici on ne tue aucun animal ; il n'y a ni insecticide ni mort-aux-rats.
- Mais j'en vois un qui s'attaque au plus gros steak que j'ai jamais vu !
-...On vérifie très soigneusement la traçabilité."

"Dis-moi Betty, tu n'aurais pas envie de nous libérer ? S'il te plaît, bien sûr.
- Avec ça, peut-être ? fit l'ourse-garou en sortant un trousseau de clés de sa poche. J'adorerais, tu sais, mais en échange il faudra que tu fasses quelque chose pour nous...
- Vous voulez les meilleurs hot-dogs du continent ? Ou cette conversation va-t-elle tourner en mauvais film suédois ? Ah non... C'est à propos de cette prophétie, n'est-ce pas ? Je suis l'Elu, il parait. Mais si vous me gardez enfermé, c'est que je ne suis probablement pas le genre d'Elu à qui on offre gloire et pouvoir. Plutôt celui qui offre sa chair et son sang en nourriture et boisson pour son peuple. Celui qu'on dépèce pour acquérir ses prétendus pouvoirs mystiques. Je vais faire le lapin, hein ? Vous allez m'écorcher, me vider et me faire cuire en civet ? Espèces de... d'animaux ! Je me fiche de ce destin dont vous m'affublez ! Ecoutez le cri de la nature en vous, monstres ! Ne l'entendez-vous pas hurler pour la seule chose dont rêvent les bêtes du monde entier ? Non pas leur prochain repas, ni un abri pour dormir, mais plus simplement, pour leur LIBERTE ! N'est-ce pas ça que chante le hibou le soir au fond des bois ? Le loup qui court dans la forêt avec ses frères ? Le saumon qui remonte sa rivière ? Le seul bien qui donne de la valeur aux biens ! La liberté ! La liberté !"

Lennon avait crié ses dernières paroles. L'assistance le regardait avec des yeux ronds. Surtout les grenouilles.
" Eh bien... déclara Betty. Effectivement, tu vas "faire le lapin" en un sens, et ça pourra te sembler dégradant, voire déplaisant, et peut-être même douloureux, mais... Pour symboliser le cycle du Soleil et de la Lune enfin réconciliés et effacer l'antique malédiction blablabla, il est écrit que l'Elu devra s'unir pendant la Cérémonie avec la Prêtresse en bikini de fourrure... Charnellement. Et sous forme humaine."
John regarda fixement Betty pendant quelques secondes, pensif. Puis la Prêtresse, qui lui fit un sourire à gagner un Oscar. Puis Betty. Puis il ouvrit la bouche, puis décida de la refermer, puis il regarda la Prêtresse à nouveau et oublia de mettre en œuvre sa décision antérieure, de même que de retenir un mince filet de salive au coin de ses lèvres.

Il se décida enfin à partager ses réflexions.
" ...gah ?
- Oui.
- ...Vous êtes des nyctalopes, vous autres les machins-garou, hein ?
- Euh... Effectivement nous voyons dans le noir, pourquoi ?
- Je l'aurais parié."

Un silence. Un hochement de tête. Un hochement de tête. Une ouverture de cage. Un magicien finalement réveillé. Une explication. D'autres hochements de tête, encore de la bave, et une question du sorcier :
"Pourquoi nous avoir attaqués et enfermés alors ? Vous n'auriez pas pu simplement lui demander ? Et les tentatives d'assassinat ?"

La Chasseuse, décidément porte-parole de la Tanière, prit un air grave.
"Nous n'avons jamais voulu vous faire de mal, nous voulions vous protéger notamment en restant discrets ; les ours du parking étaient des Sauvages. Voyez-vous, tous les zoanthropes ne vivent pas leur condition comme une malédiction. Certains s'en servent à leur avantage, et ne voudraient en aucun cas "guérir". Pendant des siècles, les Lassie, Flipper... et maintenant Pierre Garand sont prêts à tout pour retarder l'avènement de la Prophétie. Ils ont déjà assassiné plusieurs Elus et Prêtresses pour se protéger, et maintenant, c'est toi, John, leur cible principale.
- Pierre Garand ? s'étonna le hotdoguier.
C'est leur chef actuel. Il est atteint d'une forme extrêmement rare de zoanthropie : il est artiste-garou."

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**


Je vous l'avais bien dit.
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A suivre : Chapitre VIII - Season Finale

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Pff maintenant je mets mes vidéos et photos marrantes sur Facebook, ça laisse moins de latitude pour blogger.

Et la prépa c'est bien, même en 2e année ! [nan je blague]

vendredi 7 août 2009

Et pendant ce temps en Sibérie...

Alors... Ca fait longtemps que j'ai rien bloggé, certes.
Certains d'entre vous auront remarqué quelques vidéos Youtube nouvelles, ou bien le temps que j'ai passé sur TVTropes.

J'essaie de finir la Vérité. Mais maintenant je sais ce qu'il va se passer alors ça me fait moins frissonner. On retrouvera des ours et des jeux de mots étranges. Et en cheap guest star, Scarlett Johanssenn. Oui ça coute rien alors pourquoi se priver ?

Pour me faire humblement pardonner de cette absence, un homme qui fait un câlin à un tigre.
Regardez la 10 secondes. Et soyez heureux.


Oui cette image est tirée de l'article http://www.cracked.com/article_17061_p2.html de Cracked.com... Il s'explique assez bien lui-même.
Et on peut y voir un sauveteur donné un biberon donné à un koala dans une foret brulée.

Bonnes vacances !

jeudi 4 juin 2009

Chapitre VI b : la Terre 2132

Il était une fois... la Terre. Plus de cent ans dans notre futur.

Une Terre globalisée, normalisée, maîtrisée. La science y a fait des progrès gigantesques. On y avait découvert le Traitement, l'élixir d'immortalité ; désormais, plus personne ne meurt sans que l'Etat hégémonique n'ait donné son accord.
Le crime n'existe plus. Le vol n'existe plus. La propriété n'existe plus. Le rap n'existe plus. Les Anglais continuent à produire du rock aseptisé pour des iPods incorporant un petit trou noir, permettant de stocker tout un univers de la même musique.
Les naissances sont bien évidemment contrôlées, pour éviter que l'humanité ne dépasse une population de pi milliards d'individus.

Sur cette Terre, les livres d'étude du passé énoncent que le 6 mai 2011, l'Eveil mondial avait eu lieu. L'Eveil du Désordre. L'Eveil du mal.
Dans un magma informe de relations de causalité, les rues du monde entier s'étaient rebellées contre leurs gouvernants, le jour où les volcans avaient craché leurs plus terribles malédictions, tandis que les morts étaient revenus à la vie pour manger des cerveaux, que les portes de l'infra-monde avaient libéré elfes, fées et gobelins, que les dinosaures sortaient des musées pour récupérer soixante-cinq millions d'années de nourriture, que Zeus et Odin revinrent se battre pour une chope d'ambroisie, que les jeunes sortant d'écoles de commerce prestigieuses se retrouvaient au chômage... Le jour où la population mondiale a diminué de moitié. Le jour de l'Eveil.

Des mois de carnage qui suivirent, un nom était ressorti. Je ne peux le nommer ici, de peur que quelqu'un ne le tue aujourd'hui alors qu'il n'est encore qu'un enfant ou n'altère le cours du destin d'une façon ou d'une autre, je l'appellerai donc Monsieur K. Dans les livres d'étude du passé, on le nomme bien entendu par son vrai nom. Après tout, c'est le dirigeant du monde.
Monsieur K a surgi avec une armée. Ce qui était le lot de milliers de petits seigneurs de guerre et chef de clan, humains ou non, à l'époque.

Ce qui a rendu son cas exceptionnel, en vérité, ce fut sa victoire. Personne ne sait pourquoi ni comment exactement (était-ce ses bombes logiques ? Ses fusils à mathématiques ? Ses grenades cartésiennes ? Les boucliers de doute ? La loi Hadopi ?), mais il a bel et bien réussi à repousser les forces de chaos loin de la Terre.


Plus de désordre.

Plus de mensonge.

Et plus d'histoires, bien sûr.

En quelques années, l'humanité fut satisfaite, et le mal éradiqué. On avait compris le monde et ses lois. La planète était enfin uni sous un seul gouvernement sans frontière, et on commençait à essaimer les premières étoiles. Les fous, les dangereux, étaient mis à mort ; les quelques personnes qui ont protesté à ce moment n'ont pas été inquiétées ni torturées ni emprisonnées, on leur a juste refusé le Traitement. Il suffit de survivre à ses opposants...

Adoncques il advint qu'un jeune homme, un vagabond, un simple d'esprit, vivait encore dans la dernière montagne d'Asie centrale.
Ses parents étaient morts, abattus proprement et sans souffrance pour permettre à une famille d'Afrique d'avoir deux enfants. Le Gouvernement en avait décidé ainsi. L'enfant encore dans ses couches avait été recueilli par une ancienne tribu nomade, qui vivait maintenant dans la Ruche 304D de K-ville Est 43, secteur Phi, avec les descendants de leurs ennemis ancestraux, sans qu'aucune inimitié ne vienne troubler la vie de la Ruche. L'enfant grandit, perturbé. Sans rien en montrer. On en avait déduit qu'il devait être retardé, il serait dans les premiers sur la liste de roulement vital. Il était un peu fou, l'Etat mondial n'était pas encore parfait, l'Eveil n'avait pas totalement disparu... Il parvint à franchir la dernière porte de fées avant qu'elle ne referme définitivement ses mystères. Il était revenu sur les terrains de chasse ancestraux.


Seul, dans la montagne, il avait appris à survivre. Il connaissait l'esprit des cours d'eau, il cueillait des baies, chassait la rare faune survivante, fuyait les géomètres occasionnels. Il apercevait de petits lutins de temps en temps, au début. Puis ils disparurent. Le jeune homme vécut là plusieurs années, souvent malade, toujours souffrant. Asocial et dérangé. La montagne, anomalie dans le paysage, était progressivement détruite à coup d'explosifs. Les géomètres et sapeurs se faisaient plus nombreux. La destruction totale aurait lieu dans le mois, comme il l'entendit.
Le jeune ermite se recueillit en lui-même, dans les éboulis les plus récents.

Une idée germa dans son esprit embrouillé. Une croyance. Un espoir.

Il grimpa au sommet de sa montagne. Ascension dangereuse, pentes fragilisées, mont instable.
Il parvint au sommet de sa montagne. Il s'agenouilla.
Et il pria trois jours et trois nuits le Dieu de sa montagne de la protéger. Il y croyait.
Il ne répondit pas.

Alors il pria le Dieu des cours d'eau, de la forêt, des animaux. Il y croyait.
Il ne répondit pas.

Alors il pria le Dieu des petits lutins.. Les elfes. Le créateur ineffable des trolls et des géants disparus. Le Roi sous la montagne, la Reine des fées, le Marquis des fantômes, le Chef Guerrier des hobgobelins, Dracula... Il y croyait aussi. Et rien.

Il entendit au loin les explosions et les effondrements. La montagne allait s'abattre.

Il demanda alors l'aide des Dieux uniques du monde ancien, la Roue de la Réincarnation, les Ancêtres de ses Ancêtres, de Loki, de Thor, de Héra et des panthéons anciens et disparus. Il y crut. Silence céleste.

Il invoqua l'assistance du Prince des Mensonges, de Belzébuth, Azazel, des Puissances du Monde Souterrain, de l'Hadès, de l'Adversaire de toutes les religions. Personne.
Il sentit le sol tremblé sous ses genoux.
Désespéré, il invoqua tout ce en quoi l'humanité avait pu un jour avoir foi.
Il pria sa nation, sa famille, la CIA, le communisme, la science, la magie, le complot contre Kennedy, Barack Obama, François Mitterand, Charles Ingalls, Charles Manson, Paul MacCartney. Il implora la Dernière Boulangerie Ouverte dans le Coin, la Chaussette Retrouvée, les Clefs dans la Doublure de la Veste, la Réponse Donnée au Pif qui se Révèle Etre la Bonne, le Préservatif, il invoqua les noms cachés du Petit chaperon rouge, de Oui-Oui, de Hansel et Gretel, de Sangoku, de Papa Margouillat, de Tintin, de Batman, de Anansi l'Araignée.
A l'extérieur les milliards d'esprits de l'espèce humaine avaient perdu toute foi, tout mensonge, et tout espoir. Dans les veines du priant courait tout ce qu'ils avaient rejeté.



Et rien.
Alors que sa montagne s'effondrait enfin sous lui dans un tonnerre apocalyptique, l'ermite sans nom crut entendre un mot. Quelque chose comme "Fnord". Il avait dérangé l'ordre. Il allait mourir, mais il sut qu'il avait gagné.
***
A un demi-monde de là, Monsieur K., le sauveur du monde, se tenait comme toujours sur son trône électronique. Relié à des écrans implantés sous ses paupières, il visionnait, corrigeait, effaçait, approuvait télépathiquement des centaines de dossiers par seconde. Il n'avait pas dormi depuis l'Eveil. Le sommeil était désormais prohibé à tous par le Traitement.


Il était seul dans la Chambre du Trône, bien sûr. Comme toujours.
Monsieur K nota donc comme inhabituel l'arrivée de ce qui était visiblement un extraterrestre, grand, gris, gracile et nu, devant lui. Il semblait être apparu de nulle part.
"Vous êtes Monsieur K. ? Le dirigeant qui a amené l'harmonie presque totale à l'humanité, l'a débarrassée du mensonge et de la métaphore ?
- Je vois que ma réputation a fait le tour de la galaxie... C'est exact ! Oh !"

Monsieur K nota comme inhabituel le trou dans sa poitrine. Puis mourut.

"Bon cette fois-ci c'est la bonne." fit l'étranger à l'arme encore fumante dans la main. Qui se volatilisa.


***

Vers l'infini et l'au-delà ! Retournons vers John Lennon et Neil Pertelin parmi les ours, dans le
Chapitre VII - Le complot des plantigrades

jeudi 14 mai 2009

Chapitre VI : La Prophétie du Saucisson

Résumé des épisodes précédents : Un hotdoguier, un magickien et une tueuse à gages rentrent dans un bar, et assistent à une réunion incitant à donner un prix Nobel à Daniella Lumbroso.


Le Maître des pyjamas mouvants pénétra dans le Grand Hall de l'Enfer, et ses mignons l'applaudirent.
Au premier rang, mes trois principaux centres d'attention depuis le chapitre précédent les imitèrent, leurs entrailles vibrant d'appréhension, d'excitation et des effets du hot-dog pré-expédition que John leur avait préparé quelques heures plus tôt.
"Qui veut aller affronter une secte inconnue mais homicide dans leur repaire mange un hot-dog" est un vieux proverbe dans sa profession, avait-il affirmé.

Lord K3vin se tenait désormais derrière un lutrin ouvragé, devant une massive table de pierre au milieu de l'estrade, face à sa légion de veaux humains. Son visage était dissimulé par un masque menaçant, de métal sombre comme la nuit, mécanique, invisible et mort. Oui, voilà, il se donnait l'air d'un ninja zombie robot.
Cependant, foin de large cape sombre ou d'uniforme militaire futuriste, le gourou de ces analphabètes ne portait qu'un pagne. Un pagne coloré. Avec des fleurs. En fait, un maillot de bain qu'on devinait disponible dans un magasin de sport ou en grande surface. Peut-être en signe de rejet des règles du vêtement, peut-être comme bravade face au danger, peut-être en hommage aux héros homériques, peut-être pour ne pas manquer de faire remarquer ses 150 kilos de muscles glabres et enduits d'huile.

A son poste, ce viril et farouchement hétérosexuel personnage demanda et obtint le silence de son assemblée, et prit la parole.

"Camarades ! Compagnons ! Amis !
Enfin ! Le moment tant attendu est arrivé. Nous avons combattu. Nous avons sué. Nous avons longuement, patiemment, minutieusement, mis en place chacun des éléments qui nous mènera dans un instant à notre victoire finale.
Je n'oublie pas ceux qui sont tombés pour que se réalise ce rêve. Qu'ils reposent parmi les beaux gosses. Qu'ils sachent, du haut de leur transat éternel, que leur sacrifice n'a pas été vain !
Mes chers camarades, grâce à vous, aujourd'hui est un grand jour !
Ce soir, c'est NOTRE soir ! Le Plan est ajusté, les étoiles sont alignées, les déséquilibrés font des sculptures de ruines cyclopéennes, et nous avons finalement trouvé une vierge née sous une pleine lune de la nuit de Walpurgis ! Gardes, faites entrer l'holocauste... et devenons des Dieux !

Nan, pas là... Oui plutôt là... Voilà allongez-la sur l'autel... Nan mais gardez-la bâillonnée on s'entend plus conspirer, avec ses hurlements... Ouais super. Super les gars. On peut les applaudir ! (clap clap clap)

Bon, alors, où est ce couteau sacrificiel ?..."
"C'EST FINI, MONSIEUR K3VIN !"

La Chasseuse annonça la fin des festivités alors qu'elle passait un couteau sous la gorge de Lord K3vin.
Celui-ci put alors constater que John, rompu aux techniques de combat secrètes de la caste des boulangers, avait neutralisé ses gardes du corps ; à ses côtés, Neil qui s'était auto-hypnotisé avec une banane semblait tenir la foule à distance par un sortilège quelconque. Peut-être l'odeur de la banane.

"On décroche ! On sort doucement par la porte de derrière !" annonça la mercenaire.
"Non !" Personne n'aime être pris en otage, encore moins un petit seigneur du mal. "A moi la garde ! Libérez moi vivant ! Ïa ! Ïa ! Sarkozy ftahgn ! Ph’nglui mglw’nafh Sarkozy A'lbanel wgah’nagl ftaghn ! Rl'yeh huuuumpff..."
Et les hotdoguiers ne se déplacent jamais sans un morceau de jambon de bâillonne.

Quelques couloirs souterrains plus tard...
"Je ne sens plus leur présence, on est à peu près seuls. La sortie doit être un peu plus loin dans cette direction.
- Merci magickien ; je suppose qu'on peut laisser parler l'otage, on a des choses à savoir. Mes amis vont bientôt arriver. K3vin, si tu cries, tu meurs. Si tu te débats, tu meurs. Si tu danses la tecktonik, je t'écrases les testicules puis je te tue. John ? Vas-y."
Sur l'invitation de la Chasseuse, Lennon détacha son jambon. Puis ôta le masque du prisonnier.
"Hum... Son visage ne m'est pas inconnu... Tu ne serais pas...
-Si si mon gars ! C'est moi le roi de la rue ! Le plus beau le plus fort ! Chuis trop intelligent pour l'éducation nationale ! Chuis trop insaisissable pour la police ! Chuis le beau gosse ultime, chuis Michel Règlement-de-comptes-sanglant-entre-familles !
- ..., firent en chœur Neil et Betty.
- Hum... L'univers semble se moquer méchamment de moi ces temps-ci, remarqua le hotdoguier. Tu as envoyé des assassins à ma poursuite. Tu m'as lancé un rocher géant et éphémère dans la figure. Tu m'as attaqué avec des foutus OURS ! POURQUOI !"
Michel Règlement-de-comptes-sanglant-entre-familles arrêta alors le plat de la main de Lennon avec sa joue, y laissant une empreinte rouge et vaguement mayonnaisée.
- Mais... c'est faux ! Me tapez pas ! Je... Je pleure pas d'abord ! ...pis c'est pas moi ! pis j'ai oublié ! Fnord ! C'est lui qui m'a dit ! Moi j'ai fait comme il a dit, c'est tout, ça devait me rapporter la gloire et les filles, et les copains arrêteraient de se moquer de moi, et après je ferais des conférences dans les universités, et même que...
Qui ? Qui t'as donné des ordres ? A qui tu obéis ? Réponds ! Réponds !
Fnord ! Il me dit des choses... Il dit qu'il est l'espace entre deux pixels, et le plus petit nombre plus grand que zéro, la raison pour laquelle les canards mangent les arbres..."

"Il est fou, John" diagnostiqua la Chasseuse. "Laisse tomber, mes amis sont là, on a ce qu'il nous faut.
- Pardon ? Mais pas du tout ! Quels amis ?
- Les renforts que j'avais demandés."
Effectivement, deux barbus en short se tenaient maintenant à leurs côtés ; le plus grand prit la parole.

"On est entrés par la sortie pour vous rejoindre. Vous pouvez nous appeler Jules et Jim, ça ira plus vite. Vous êtes bien John Lennon ? de l'entreprise "Saucisse dans le Ciel avec un Petit Pain ? Alors félicitations ! Vous êtes l'Elu !
- Ah ? De la Prophétie, je suppose ? avec un P majuscule, c'est bien ça ?
- Exactement ! Vous avez deviné, vous êtes bien l'Elu de la Prophétie. Vous seul pouvez libérer notre peuple !
- Bien sûr... C'est à dire que pour le moment je vous connais pas très bien, on pourrait peut-être tout d'abord... oh... C'est amusant, vous pouvez vous transformer en grizzly... Tu as vu, Betty ? ... oh, c'est marrant, toi aussi tu es un grizzly, maintenant !"
Puis Lennon s'évanouit, sous le coup de l'émotion et d'une patte sur l'arrière du crâne.
"Euh..." demanda le magickien. Qui rejoignit le boulanger dans le monde merveilleux de l'inconscience.

"Ahaha ! Vous ne pouvez pas me faire de mal, je suis juste invincible ! Le monde ne pourrait pas vivre sans moi !" furent les dernières paroles de Michel Règlement-de-comptes-sanglant-entre-familles. Sa tête roula sur le sol et son corps d'athlète s'affaissa.
"Groumpf !
-Groumpf. Grrooooa ? Grooo...
-Rouuuuaaa.
-Groumpf. Groumpf."

****

Je suppose que je pourrais vous narrer dès à présent ce qu'il se passa après que les trois animaux ont emporté John Lennon et Neil l'Encore Plus Jeune, mais mon œil qui voit tout préfère s'envoler, prendre du recul, et partir vers d'autres temps et d'autres lieux. Voyez plutôt ce monde sombre et cruel, là. Ce monde ordonné. Arrêtons-nous y le temps d'un demi-chapitre, et laissons les ours sans surveillance pendant qu'ils amènent leur chargement humain dans leur tanière secrète.

Ce monde, on l'appelle :
Chapitre VI b : la Terre 2132

lundi 4 mai 2009

Rions un peu

Comment démontrer que tous les nombres impairs > 2 sont premiers :

Le matheux : 3 est premier, 5 est premier, 7 est premier, et par une récurrence immédiate, tous les nombres impairs sont premiers à partir de 3.

Le physicien : 3 est premier, 5 est premier, 7 est premier, 9 n'est pas premier, 11 est premier ; 9 est une erreur de mesure et on le retire. Juste pour être sûr, essayons plusieurs nombres choisis au hasard : 17 est premier, 23 est premier, donc c'est bon.

L'informaticien : 3 est premier, 5 est premier, 7 est premier, 7 est premier, 7 est premier, 7 est premier, 7 est premier, ...

Le chimiste : 3 est premier, 5 est premier, 7 est premier, 9 est premier, 11 est premier, 13 est premier, 15 est premier...

**************

Tout entier positif est intéressant
Preuve : Supposons le contraire. Alors il y a un plus petit élément parmi les entiers non-intéressants. Mais, cet entier est drôlement intéressant ! On en déduit donc une contradiction.

********

Si un éléphant est énorme, un mammouth est n+1-orne.

Tiens d'ailleurs, qu'est-ce qui est gros, gris, et avec des coefficients entiers ?
Une équation éléphantienne.

********

Plus curieusement, un trillion c'est 10^12 en Américain, 10^18 en France et en Allemagne..
(http://mathworld.wolfram.com/Trillion.html)

*****

Et enfin :
Combien y a t il de cases dans la diagonale d'un carré de n cases sur n cases ?
Réponse : n racine de deux...

(la plupart de ces blagues, plus d'autres moins originales ou moins facilement copié-copiable comme les 10 commandements du cancre, sont sur http://mapage.noos.fr/r.ferreol/humour/humour%20math.html)

**

samedi 11 avril 2009

Oh my God it's Mathurday !


Celle-là est sur xkcd depuis longtemps. J'ai enfin pu la comprendre la semaine dernière.
Qui a dit que les maths servaient à rien, HEIN ??

lundi 6 avril 2009

samedi 4 avril 2009

Mathurday !


La Vérité sur l'Assassinat de John Lennon - Chapitre V : eh bah ça alors

L'Assemblée du Désespoir

***

Résumé des épisodes précédents : John Lennon le vendeur de hot-dogs se pose des questions sur les accidents improbables qui lui arrivent ces temps-ci, et demande de l'aide au sorcier Neil l'Encore Plus Jeune. Une divination les mène sur la piste de la Chasseuse, Betty Printemps, mais avant qu'ils n'aient pu la contacter, deux ours attaquent les deux compères dans un parking.

***

"GROOOOOAAA !" expliqua le colossal animal à l'humain effrayé.

Alors que son ami velu s'intéressait au magicien évanoui, le plus gros des deux plantigrades s'était approché pas à pas de John, qui s'était ainsi fait acculé dans un coin par un ours. Il marmonnait les quelques prières qu'il connaissait à la Grande Saucisse protectrice des hotdoguiers, mais savait sa fin proche. Quelqu'un voulait visiblement le voir mort, lui envoyant coup sur coup un tueur stupide, un météore volatil et maintenant deux assassins à poils, et surtout à crocs. Aucune cavalerie ne semblait se profiler à l'horizon, et seul un Dieu bon, éventuellement poète, et surtout doté d'un sens aigu du timing aurait pu le sortir de là.

Et l'ours se redressa sur ses pattes arrières
John se voyait déjà hanter un cimetière
La tête sous le bras, poussant sa plainte amère :
En bref devant la mort, il flippait grav' sa mère.

Alors un fouet qui claque, un cri d'autorité,
Des ours obéissants à l'ordre sus-cité,
Et rentrant humiliés vers leur trou inconnu :
Enfin l'humain comprend qu'il n'est plus au menu

Derrière lui, le manieur de fouet, le dresseur qui avait réussi à mettre ses agresseurs en déroute, était en fait une jeune fille. J'aurais aimé la décrire comme une magnifique apparition, aux jambes gracieuses et au sourire espiègle, aux seins galbés comme deux faons paissant au milieu des lys et à la chevelure soyeuse, mais je me dois d'être parfois honnête dans ce tissu de mensonges.

La jeune fille en question ressemblait moins à Sarah Michelle Gellar qu'à soeur Michelle Jailard, carmélite d'Angers. Quelque chose dans sa tenue, peut-être. Quelque chose dans sa coiffure, sûrement. Ou bien quelque chose dans ses cent kilos de muscles, les poils qui lui sortaient de la chemise, et sa voix qui grondait plus qu'elle n'articulait.

"...Mlle Printemps, je présume ? demanda John timidement.
- Voilà. Et ces ours ? Contre vous ? ...Qu'est-ce que vous faites là ? Qu'est-ce que vous avez fait ? Et vous êtes qui, d'abord ?
- Je suis John Lennon, et voici Neil le Jeune.
- ...Vous vous foutez de moi alors que je viens de vous sauver la vie ?"

Le hotdoguier entreprit alors de raconter les derniers événements, l'attaque de Kevin, la prophétie, les ours, le casque qui pouëte.

" ...Et vous cherchez quelqu'un pour aller en Enfer ?
- Exactement ! C'est une distillerie dans un petit village au nord-ouest de Paris, vous connaissez ?
- Et aller chercher noise au "maître des crétins" dans sa cache ? Le Roi des Kevs... C'est votre jour de chance, vous savez ?
- A part l'épisode où j'ai failli me faire bouffer ? Ouais, probablement.
- Le mot-clé ici est "failli". Je suis sur la piste des Kevs depuis quelques années déjà. C'était une loge franc-maçonne schismatique il y a longtemps, mais leurs principes ont dégénéré de manière inquiétante. Aujourd'hui, comme vous avez peut-être pu vous en rendre compte, au lieu de chercher à éclairer le monde ils se délectent des ténèbres de l'ignorance crasse ! Et ils ont de plus en plus d'adeptes innocents... Rah, je hais ces gens-là !
Pour un joli sourire et 1000 € hors frais, je suis votre homme. Ou votre femme, plutôt.
- Vous êtes ma femme pour 1000 € ? HihihihAÏE !
- Vous serez rémunérée comme vous l'entendrez, mademoiselle", intervint Neil qui était sorti de sa cachette pendant ce charmant dialogue.

John aquiesca, bien que vexé par la tape du Magickien sur sa nuque.
Unis par les liens de la paranoïa, de la curiosité, de l'argent et du calembour douteux, nos trois héroïques compagnons se rendirent du Chesnay à l'Enfer.

***

Sur le trajet, ils mirent un peu de musique légère.

***

"Donc on est censés porter ces machins ?"

Le créateur de cette phrase évoquant les plus beaux moments de la poésie française était Neil l'Encore Plus Jeune, détenteur de pouvoirs mystiques prodigieux et aléatoires, et nouveau propriétaire d'un pantalon manifestement destiné à un extraterrestre aux jambes courtes et beaucoup plus épaisses que celles d'un humain et qui aurait son petit derrière martien à peu près aux niveaux des chevilles.

"Te plains pas, j'ai un jogging", relativisa John.
"Enfilez ça et taisez-vous. Vs dvé parlé kom eu lol", se désola Betty.
Elle-même était affublée d'une jupe dont l'impudeur aurait choqué un lutteur grec, d'un débardeur moulant comme un plastique d'emballage de CD et d'autant de maquillage qu'il en faudrait pour déguiser le porte-avions Charles de Gaulle en scooter. Elle avait réussi à garder son fouet, cependant. Dans un sac à main.

Cachés dans les fourrés, ils observaient l'entrée de la distillerie souterraine de l'Enfer. Le boulanger de Wy-dit-Joli-Village (un ami de fac du hotdoguier) les avait renseignés, mais il leur avait simplement fallu suivre les allées et venues des pyjamas vivants et des jeunes décervelées, convergeant toutes vers ce point précis, qu'ils pouvaient désormais surveiller tout en réalisant leurs préparatifs.

"A bien y regarder, ils sont effectivement décérébrés... chuchota la Chasseuse.
- C'est vrai... Ils se dandinent et lancent des "mdr" sans signification tous les quelques pas !
- Nan, ça c'est comme les spécimens que j'ai déjà observés, John, mais là ils semblent vraiment concentrés sur une tâche cachée. Comme des centaines de fourmis. En moins mignon.
- C bon lé ga on é pré jkrwa. C lmomen, mdr", déclara Neil.

Et en effet, c'était le moment.
Bravant la folie, la mort et les exhalaisons d'alcool venues des entrailles de la cave, les trois clandestins s'infiltrèrent dans la distillerie à la suite d'un petit groupe de Kevs.
Suivant le flot naturel de cette foule étrange dans le souterrain, ils traversèrent des salles trop majestueuses pour être le simple fruit d'un architecte industriel, contournèrent des machineries colossales et poussiéreuses qui ronronnaient toujours et grimpèrent des escaliers aux marches baissées, parfaitement adaptées pour les uniformes des petits soldats de l'inculture comme ils purent s'en rendre compte.

Après une heure de ce régime, fatigant tant par la marche que par la tension issue de la peur d'être démasqués et immédiatement mis en pièces, l'atmosphère changea subtilement autour d'eux. Les "lol" se faisaient de plus en plus fréquents, témoins de l'agitation des Kevs, parcourant les ruelles souterraines sans but apparent mais avec un empressement visible.
Nos trois compères pêchèrent de leurs quelques phrases un peu construites le mot, de plus en plus fréquent, de "Mètr".

Le flux de Kevs devint plus régulier, se dirigeant finalement vers une unique destination.
Impossible de fuir, emportés par le mouvement. S'arrêter, c'était se faire piétiner sans état d'âme. D'ailleurs John se sentit marcher sur quelque chose de plus mou que le sol et qui gémissait, mais il n'eut pas le temps de s'excuser que déjà il était loin.

Enfin, une arche. Une gigantesque porte. Une salle majestueuse. Des centaines de pyjamas vivants derrière nos compagnons. Face à eux, une estrade monumentale, et un pupitre.
La rumeur de la salle. "...mètr... tavu lol... mètr... mdr... yva arriV tkt... le mètr... si si ! lol... le mètr... le mètr... LE MAÎTRE !"

Et dans la clameur de la foule, Lord K3vin fit son apparition.

***



Quel "accrochage de falaise" !
Qui est ce Maître mystérieux ?
Est-il venu pour offrir des gâteaux ?
Quel horrible plan ourdit la Confrérie des Kevs ?
Est-ce que le prochain chapitre aura un nom aussi pompeux et hors de propos que celui-ci ?

Vous le saurez dans le :
Chapitre VI : La Prophétie du Saucisson

vendredi 3 avril 2009

Christine Albanel is not a meme

Pic unrelated



Hey les gars ! Si on faisait une loi ?






Youpi ! Maintenant je vais plus télécharger de la musique par Youtube... Ah si, zut.


Bon bah je piraterai plus des productions françaises... comme How I Met your Mother ou the Big Bang Theory... qu'on peut voir en France quasi-simultanément, et en version originale... presque.
Mais après tout, j'ai qu'à m'orienter vers la production hexagonale ! Plus Belle la Vie ! Ah...




Ou j'ai qu'à aller voir Watchmen au cinéma, tiens !


Au Cyrano... ah non il est pas passé. A Vélizy 2... ah non il l'avait déjà retiré quand je m'étais présenté au comptoir.


Et pendant ce temps, un preneur d'otages à New York.

lundi 30 mars 2009

Calvin & Hobbes

Je l'ai croisé sur Internet, je croyais l'avoir perdu, je l'ai retrouvé...
Un beau strip.*

[d'ailleurs il passe mal en image, donc allez sur le lien]

http://davidguy.brinkster.net/goaste/stuff/calvin/calvinretouchdistressed.jpg


*De bandes-dessinées, allez pas croire les moteurs de recherche. D'ailleurs je vais pas chercher à me faire référencer sur cette BD. Ni faire de commentaire. Coin coin, simplement.

dimanche 29 mars 2009

Le néologisme du mois

Ce mois-ci, le Canard du Chaos vous fournit non pas un, mais une infinité de néologismes utiles et percutants :

1) Choisissez quelque chose que vous aimez (ou pas), et sa racine grecque si vous le pouvez
2) Ajoutez-y le suffixe -cratie
3) ????
4)PROFIT !

Vous aurez alors forgé le concept de votre régime de gouvernement préféré ! Ou bien une voie politique alternative, ou encore une dérive à dénoncer, et bien plus encore.
Ex : "J'en ai assez de cette ergocratie hochienne ! Non au tout-travail ! Oui aux saucissons ! Votez NOEL DUGLAND, choisissez NPS, pour une loukanicratie juste !"

C'est porteur, non ?

****
Et on remercie Dinosaur Comic pour celle-là...

Horocksop'n'roll

Hier, l'avenir appartenait aux astres. Aujourd'hui, il se trouve dans la musique puissante !

The Beatles (natifs de avril) : Hier, l'amour était un jeu si simple, et maintenant vous vous baladez dans un champ de fraises éternel. A l'aide ! Partez en voyage une journée, conduisez votre voiture, partez en balade avec John et Yoko, revenez vers là où vous avez appartenu... de toutes façons tout ce dont vous avez besoin, c'est d'amour.

AC/DC (natifs de mai) : Vivre facilement, vivre libre, carte Navigo pour un aller simple ! Vous êtes bercés par les cloches de l'Enfer. Attention, vos shorts d'écolier vous forgent une réputation homosexuelle. On raconte que vous voudriez revenir dans le Noir. Finalement, vous êtes un peu... jeune. Pour ceux qui vont faire des cailloux, on vous salue.

Lynyrd Skynyrd (natifs de juin) : Arrêtez les noms étranges ! Ou au moins, clarifiez votre prononciation sur, disons, un titre d'album ! Soyez simple, profitez de votre doux foyer du côté de chez Forrest Gump. Vous n'avez plus personne pour jouer du clavier ? Désolé... Ah, et les astres vous déconseillent de faire des voyages aériens ces temps-ci.

Led Zeppelin (natifs de juillet) : Ca fait longtemps que vous avez pas fait rouler des cailloux, hein ? Vous allez faire des voyages par mer et émigrer quelque part, vous allez devoir quitter votre partenaire, embrumé et confus. Bon sang, lâchez votre escalier vers le ciel, ça finit par lasser et ça donne des envies de vous pendre par les pieds et de vous fouetter avec des ronces ! Parlez plutôt de votre chien noir, de la bataille de Jamaisplus, ou de tout un tas d'amour ! Et évitez les soirées arrosées si vous êtes batteur, on sait jamais.

Iron Maiden (natifs de décembre) : Vous êtes le septième fils d'un septième fils ? Ca fait beaucoup de "ta mère" en perspective. Un peu moins de 700, je suppose... Le nombre des blagues bêtes.

Blind Guardian (natifs de septembre) : Alors comme ça vous passez la nuit à l'opéra ? Vous frayez avec des bardes, des secrets passés et futurs, des imaginations de l'autre côté, mais gare à la punition divine. Vous apprenez l'allemand, l'anglais, la fantasy et la philosophie nietzschéenne à vos admirateurs, et c'est bien.

Les Fatals Picards (natifs de octobre) : On vous a vu avec une cravate marron et des grosses lunettes à l'enterrement de Derrick ! Ce mois-ci, si vous êtes seul et célibataire, vous trouverez l'amour à la française de votre vie pour lui dire des mots doux comme coton ou oreiller ; si vous êtes déjà en couple, et bien, vous le serez plus... vous retrouverez votre condition de Michael Jackson dans une maison de retraite, de Cauet sur Arte, de Dark Vador au sauna... On ne vous verra finalement pas le jour de la mort de Johnny (sacrée censure, tiens !), votre Goldorak est tombé en panne, c'est pas de chance.

The Beach Boys (natifs de novembre) : Vous avez reçu à Noël un jouet qui fournit des bonnes vibrations ? Une guitare ? Pff... Allez plutôt faire du surf aux Etats-Unis, ou rêver de la Californie, plutôt que de chercher à séduire la barbare Anne. Enfin, vous avez peut être une chance, mais c'est peut-être du temps perdu. Décidez vous au pif, ou comme on dit là-bas, "God only nose". Wa wahouuuu... Ah, et changez de chemise.

Django Reinhardt (natifs de janvier) : Vous allez faire jaser à force de faire du swing avec des mineures. La tête dans les nuages et les doigts au Paradis des métacarpes, vous saurez inventer une toute nouvelle forme de musique reprise par votre peuple. Par contre, vous ne devrez pas vous étonner si les musiciens les plus accessibles au grand public portent des noms aussi manouches que Thomas Dutronc ou Sanseverino.

Manowar (natifs de mars) : BWAAAAAH !! Non, ce n'est pas un lapin crétin, c'est 150 kilos de muscles, de bière et de testostérone, accompagné des plus forts amplis de l'histoire de la musique puissante, qui arrivent sur scène ! En cuir moulant. Avec une formation de chanteur d'opéra. Et des chansons sur des grosses épées et des marteaux de guerre. Et à propos de la gloire de la bataille et de l'amitié virile entre guerriers en sueur et en sang. Hum... Ah, et n'oubliez pas, appelez le 110 c'est important.

System of a Down (natifs de février) : Vous risquez de passer un temps non négligeable en Byo B, tout en faisant des choses peu sympathiques au système. Ouch ! Pour éviter la douleur vous pouvez aussi l'hypnotiser avant... Ah, et avec la loi Hadopi, n'oubliez pas de renommer votre CD "Steal this album" en "Buy this album or get a registered letter from the government".

Metallica (natifs d'août) : Décidément, vous êtes impardonnables ! D'abord vous voulez tous les tuer, ensuite vous réclamez la justice pour tous ! C'est triste, mais c'est vrai. Et c'est pas en attendant d'entrer dans le marchand de sable jusqu'à ce qu'il dorme que vous arriverez à dénouer les fils du Maître des marionnettes. A part ça, abandonnez les orchestres acoustiques. Et ne croyez pas votre prof de physique quand elle vous dit qu'à part la science, rien d'autre n'a d'importance.


****

Pardon aux familles, tout ça.

jeudi 12 mars 2009

Hihihi

Une usine ferme.

Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il faudrait s'assurer que Continental "n'a pas trahi des promesses ni violé des procédures" en annonçant la fermeture du site de Clairoix, dans l'Oise.
Parce que trahir des promesses et violer des procédures c'est vilain.

http://www.tomdutilleulaungrossexe.sitew.com

http://www.tomdutilleulaungrossexe.sitew.com

http://www.tomdutilleulaungrossexe.sitew.com

http://www.tomdutilleulaungrossexe.sitew.com

lundi 9 mars 2009

Le Sens de la Gravité - Critiques

Les Fatals Picards : Le Sens de la Gravité
Sorti lundi 2 mars


Oyez ! Oyez, badauds ! Les Fatals Picards ont lancé à la face du monde leur dernière galette en date !


Ce groupe de joyeux... Parisiens (oui le dernier Picard du groupe est parti l'année dernière vers d'autres horizons musicaux) a coutume d'offrir des chansons loligènes depuis leur premier album "Navet Maria" fabriqué à la main dans une cuisine. Après des perles du rire comme "Moi aussi la Peacemaker", "Dis-moi des mots doux comme coton ou oreiller", "Je me sens comme Claude François à Castorama", ou des chansons touchantes et/ou faussement engagées mais un peu quand même comme "Sauvons Vivendi" ou "Les bourgeois" ("la chanson la plus à gauche du millénaire après "Je te donne" de Jean Jacques Goldmann").


Avec l'album "Pamplemousse mécanique" de 2006 et leur arrivée dans la grande maison de disque Warner, ils ont pu passer à l'Eurovision et faire des pistes enrichies techniquement et musicalement. Un peu plus engagés, et toujours une demi-heure de pistes cachées à base de Dark Vador au karaoké ou de punks à chiens.


Alors qu'attendre du Sens de la Gravité ?


Eh bien pareil en pire. Des musiques qui tapent bien, on est loin du mixage dans un garage des débuts, et des belles illustrations sur le livret de paroles. Le drame de "Seul et célibataire" du précédent album se transforme en empathie pour les sans-abri du "Canal Saint-Martin", et le "Appuyez ici ; si l'ampoule s'allume vous êtes à Tchernobyl" de l'ancien livret en jolis dessins d'illustrateur.
Sur le disque bien trop court (36 minutes, 12 pistes dont 2 reprises et 1 intro), on compte désormais trois jeux de mots à vocations humoristique (l'un d'entre eux étant le titre de chanson "Ma baraque aux Bahamas").


Donc bon, un peu déçu le fan. S'engager pour dire que les sportifs devraient défendre les droits de l'homme en Chine, que les SDF et les Maliens sans papiers sont victimes d'injustices ou encore que les supporters du PSG ont tendance à se comporter comme des hooligans, c'est gentil mais ça sert pas.
Où sont ces pistes cachées ? Sur le DVD vendu avec ? Peut-être bien, mais il reste superflu...


Mais alors, on se met à écouter, réécouter et re-réécouter la première et dernière piste, le Combat Ordinaire et Canal Saint-Martin. Et elles sauvent peut-être tout l'album. "La casquette de travers, j'avais la classe ouvrière", "Je vais piquet de grève comme on pique une colère", "J'aimerais bien pouvoir me battre en Espagne contre les moulins" et leur mélodie, c'est fort, c'est puissant, ça déchire sa race avec un sécateur.


Pour tout dire, les Fatals Picards se mettent dangereusement à changer, c'est leur choix délibéré (tiens ça rime en prime), mais alors qu'ils affirment faire de l'humour caustique, ils font juste du sentimentalisme d'actualités ou de l'historiette (deux adolescents s'aiment dans "Boum", qui vire en Superbus sans aucun second degré, Lady Diana est morte dans "Lady Diana"...) Et c'est dommage, parce qu'ils avaient un talent fou pour, avec leur décalage, taper juste : ils délaissent les milliards d'auditeurs qui avaient désespérément eu besoin des hymnes "Djembé man" (contre les joueurs de percu bruyants et drogués), "Dors mon fils" (contre les enfants), "Les bourgeois" ("s'il pleuvra à la fête de l'Huma ce sera d'la faute des bourgeois") ou encore "Picardia Independenza" plus que jamais d'actualité.


Les Fataux délaissant le jeu de mots nous laisseraient orphelins de "Si tu veux de l'argent facile il y a bien sûr la Tunisie", "L'économie est pourrie, un jour le caca sort un jour le CAC 40", et autre merveilles de l'acabit "Toi l'intouchable, donne moi ta main man, donne moi ton bras man".
Ainsi donc, le Sens de la Gravité, mangez-en, c'est beau, c'est rock indépendant, c'est pas débile, c'est vendu par les Fatals Picards, avec du vrai Fatal et plus beaucoup de Picard.
A vous les studios !

vendredi 20 février 2009

Il y a 10 sortes de personnes

Il y a 10 sortes de personnes :

-Ceux qui ne connaissent pas le binaire
-Ceux qui connaissent le binaire, ne l'utilisent jamais et n'ont jamais joué de banjo
-Ceux qui connaissent le binaire, ne l'utilisent jamais et ont déjà touché un banjo une fois dans leur vie
-Ceux qui connaissent le binaire, ne l'utilisent jamais et ont joué plus d'une fois du banjo
-Ceux qui connaissent le binaire, l'utilisent parfois et ont réuni les 151 Pokémons.
-Ceux qui connaissent le binaire, l'utilisent parfois et ont battu le Conseil des 4.
-Ceux qui connaissent le binaire, l'utilisent parfois et sont des losers.
-Ceux qui connaissent le binaire, l'utilisent souvent et gardent une vie sociale
-Ceux qui connaissent le binaire, l'utilisent souvent et ont perdu leur vie sociale
-Ceux qui connaissent le binaire, l'utilisent souvent et jouent à World of Warcraft.

***

Ahaha.

mercredi 11 février 2009

Etude comparative du statut sentimental Facebook

Woa ! Un mois ! Désolé. Je voulais blogger qu'une fois le journal sorti, mais il est paru avant-hier c'est la loose. En plus il est plein de coquilles, mais ya eu des bons retours paraît-il. Cet article est pas passé, je sais pas si c'est le redac-chef qui a merdé ou moi qui l'ai pas envoyé, toujours est-il que je m'en vas de suite le publier sur Facebook. Hum... Ou sur Phinedo. Enfin bon. Tadaam !
*****

Etude comparative du statut sentimental
ou
"Une fille vaut-elle plus qu'une bière ?"


Ca y est, "elle" est partie avec un blond sportif et plus drôle que toi. Finalement, "il" t'as mis un râteau en public et ses copains se sont moqués grassement de toi. C'est fini, la "police" est au courant. En bref, quelle que soit ta situation particulière, tu passes de "en couple, épanoui, et plus séduisant que ton entourage célibataire" à "tout seul comme un loser à me noyer dans la bière bon marché".


PAS DE PANIQUE ! Le New Hoche Times est là pour t'aider, garçon ou fille : si tu es mignonne, un minimum sympathique et que tu n'as pas de tare particulière, la rédaction saura te prêter une oreille attentive. Sinon, est-ce vraiment grave d'être à présent libéré(e) ?
Pour éviter des parenthèses incongrues, l'auteur atrocement misogyne prendra par défaut le genre masculin pour s'adresser au(à la) lecteur(trice). Désolé les filles, mais je prends pas par défaut le genre féminin. Et c'est là tout mon malheur...


I - Je serai là, toujours pour toi
Ah, rappelle-toi donc ces temps troublés où, perdu dans les brumes de la confusion, dans le labyrinthe du chagrin, dans le palais des glaces de la Foire à la Saucisse de la détresse, tu te tournais par réflexe vers la personne de tes pensées ! Rappelle-toi ces longues soirées à te morfondre, seule, car cette personne était bien trop occupée à faire d'autre chose, comme réviser, dormir, partir en vacances ou participer à une rencontre internationale du catch à Singapour !
Rappelle-toi également ces soirées où ton sang bouillait dans tes veines et que tes instincts bestiaux faisaient surface ! Tu te sentais mi-animal, mi-dieu, mi-Mexicain violoniste, une véritable boule d'hormones et de désir ! Et tu te voyais alors opposé un "non" aussi charmant qu'un mur de briques.
Eh bien c'est fini ! Tu as à présent un allié indéfectible, un bras droit fidèle, une épaule compatissante... ta bière ! Plus d'excuse approximative, plus de refus bidon, elle sera toujours à portée de main dans ton frigo, répondant présente à toutes les situations.


Comme a dit Maître Tang :
"Une bière est disponible 24h/24, 28 jours/28 ; une bière n'aime pas le foot, et une bière n'a jamais la migraine."


II - Depuis que t'es partie je fais ce que je veux chez moi


Tu le sais bien maintenant, l'amour impose de faire des choses pas toujours agréables. Au-delà de Roméo et Juliette qui ont fini par se suicider (ce qu'ils n'auraient pas fait pour une bière), repense à toutes ces fois où tu as dû choisir entre un nouveau jeu vidéo et un cadeau pour ta dulcinée, où tu as dû parcourir des milliers de kilomètres en aller-retour pour la voir, voire à ces longs repas dans sa famille. Rappelle-toi simplement ta dernière Saint Valentin en couple...
Repense aussi aux explications que tu as dû donner à propos de cette autre fille que tu as croisée en soirée, à propos de ce sous-vêtement retrouvé dans ton sac, à propos de tes journées que tu passais sur Wow !
Et bien c'est terminé tout ça ! Tu peux désormais parler à qui tu veux, comme tu veux, sans craindre de représailles, et même réactiver ton compte !


Comme a dit Maître Tang :
"Une bière te soûle pas."


III - Une gonzesse de perdue c'est dix copains qui r'viennnent


Quand tu l'as rencontrée, ç'a été l'idylle : tu ne pensais plus qu'à elle, tu ne voyais qu'elle, tu ne parlais que d'elle... Bref, t'étais chiant, et tes meilleurs amis t'ont donné rendez-vous dans dix ans. Sans compter que certains amis, une fois délaissés, deviennent passablement emmerdants avec les tourtereaux, dans le but inavoué de faire partir celle qui leur vole leur compagnon.
Mais c'est vrai, ça, une fille est une voleuse de temps, et des milliers de parties de Risk entre copains ont été annulée parce qu'untel préférait aller s'empapouater avec sa blonde !
Mais ne t'inquiète plus ! Tous tes copains viendront t'écouter gémir sur tes amours perdues pour peu que tu ai retrouvé le pack.
En plus de ces considérations quant au partage de la vie de l'amoureux, il faut noter qu'avoir une jolie fille à son bras peut rendre tes copains jaloux. Et là, dépendant du point de vue, c'est un point en faveur de ces demoiselles, ou en faveur de la vie commune de larve alcoolisé que tu mènes maintenant.


Comme a dit Maître Tang :
"Tu peux partager une bière avec tes potes."


IV - Tout ce que j'ai pu écrire je l'ai puisé à l'encre de tes yeux


Dire qu'elle t'a quittée alors que tu inventais des mots insensés qu'elle allait comprendre !
Du coup, tu te retrouves avec tes poèmes enflammés sur les bras et l'air con. A qui vas-tu dédier tes chansons ? A qui vas-tu bien offrir tes perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas ? Qui va bien pouvoir servir de défouloir à tes excès de lyrisme inopinés² ? Elle est gentille ta prof de maths mais bon...


Comme a dit Maître Tang :
"Tu ne peux pas mentir à ta bière."


V - Des bisous des câlins j'en veux tous les jours²²


C'est vrai, depuis que tu es seul, les journées sont longues et les nuits sont fraîches. Tu ne peux plus caresser ses cheveux et sentir son parfum, parfois tu en rêves éveillé et ton camarade de devant te demande d'enlever ton nez de là. Une bière, en fin de compte, ne donne que très peu de marques d'affectivité, même si elle mousse. La dernière fois qu'une bouteille en verre t'a embrassé passionnément dans le cou, tu as dû aller à l'hôpital. La dernière fois que tu... bon, disons que tu as aussi dû aller à l'hôpital, et qu'ils ont bien rigolé.


Comme a dit Maître Tang :
"Une bière, c'est froid."


Conclusion : Ne t'en fais pas, tu es à Hoche, tu es désormais célibataire, c'est normal... On vit bien avec. Sache cependant qu'une relation avec un représentant mignon²²² du sexe opposé a des bienfaits que ne remplacera jamais une bière.


N'oubliez pas, comme a dit Maître Tang :
"On a toujours besoin de chaussettes reprisées."

***

² Ca arrive...
²² Ca fait deux fois Lorie. Oui j'ai des goûts musicaux approximatifs. Pouët.
²²² A l'appréciation de chacun, hein, je suis pas là pour juger. Certaines préfèrent même les roux, c'est pour dire !

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Moi pour la Saint Valentin chuis chez ma soeur. Bon. Pouët aussi.
Pour l'APH aussi, mais ça c'est pas grave. Par contre, le même soir de vendredi, ya un concert/boeuf jazz manouche à La Salamandre de Chaville, et ç'aurait fait une super note de blog, tant pis.

mardi 13 janvier 2009

Le coin du taupin

Le coin du taupin

Ah, pauvre lycéen, vous vous demandez sûrement ce qu'il se passe dans la grande fleurie de la majorité, n'est-ce pas ? A quels privilèges - autre que doubler à la cantine - donne accès le droit de vote ? Est-ce que, le lycée fini, j'irai danser nu dans les champs dans l'insouciance de la liberté retrouvée ? Mais que font ces géants à la barbe fournie, une fois derrière eux leurs années d'irresponsable aux yeux de la société ?

Eh bien... des maths.

Théorème du Coin-coin : la racine d'un nombre entier est un entier ou un irrationnel.

La racine de 4 est 2, un entier : une racine peut être entière.

Soit un entier n qui n'a pas de racine entière (comme 2, 3, 7 ou 42).
Supposons sa racine rationnelle, c'est à dire qu'il existe p et q entiers tels que (p/q)²=n
Prenons sauvagement une telle fraction sous sa forme irréductible, soit avec p et q premiers entre eux, n'ayant pas d'autres diviseur en commun que 1.
Puisque (p/q) n'est pas un entier, q est différent de 1.
On a alors p²/q²=n, c'est-à-dire p²=nq², p²=(nq)q : q est ainsi un diviseur de p². Or q et p sont premiers entre eux, donc q et p² sont premiers entre eux, donc q ne diviser pas p². Sauf que si. Sauf que non.
Donc n ne peut pas s'écrire sous la forme (p/q)² avec p et q entiers, donc sa racine est irrationnelle. Et c'est Ce Qu'il Fallait Démontrer !


Après avoir prouvé ça, tu entres dignement dans ta majorité, tu gagnes beaucoup d'argent, tu les reverses au Secours Catholique, tu deviens une rock star et les filles se jettent sur toi dans la rue !
Allez, (A, +) !




(allez pas en prépa ! sortez moi de là ! on m'a enfermé ici, on a rien à manger et on me force à faire des choses horribles, au secours !)

dimanche 11 janvier 2009

Horoscope : janvier 2009 - Bon anniversaire moi !


L'Heureuscope de la Nouvelle Année, signes 2.0

Déjà 2009 ? Nom d'une boule de cristal, mais qui croyait sérieusement il y a cinquante ans que cette année allait advenir ? L'Apocalypse aurait dû avoir lieu en 1966, ou en 1984, ou en 2006, en tous cas bien avant 2009 ! Les astrologues sont déroutés, à tel point qu'ils ont changés les signes du Zodiaque pour marquer le coup. Voici donc la nouvelle fournée astrale de la nouvelle année, acclamons tous Discordia !


Capricorne (natifs de mars) : Votre vie va prendre un tour tout à fait inattendu mais néanmoins charmant. Vous êtes à une croisée de chemins, évitez de prendre dans la direction de "Loser City - 10 km", même si le chemin vers "Réussite - 6 jours" monte en pente raide.

Lapin (natifs de septembre) : Vous gambaderez dans l'année comme un lièvre dans la garenne avant la saison de la chasse et du civet. En été, vous partirez en vacances au soleil et vous rencontrerez un représentant mignon et peu farouche du sexe opposé. Alors comme on dit chez vous : BWAAAAAH !

Caribou (natifs de mai) : Toutes les opportunités vous sont offertes, vous avez le potentiel d'en profiter pleinement. Cherchez ce que vous voulez, et vous l'obtiendrez. Attention cependant à la précipitation : cette année sera pour vous l'occasion de prendre de l'élan !

Tractopelle (natifs de décembre) : 2009 sera l'année de tous les chantiers : vous réinventez vos habitudes, votre personnalité, vous arrêtez de fumer et de violer des grand-mères, vous vous mettez à bosser et vous achetez le New Hoche Times. Vos amis vous font confiance et vous le méritez, sauf lorsque du Nutella est en jeu.

Procrastination (natifs d'août) : Voyez donc le signe d'après. Et un dictionnaire.

Canard (natifs d'avril) : Pas de panique ! Malgré les doutes et les découragements, vous restez toujours au fond de vous le même modèle de beauté, d'intelligence, d'humour et de talent ! Peu importe votre vie sociale anéantie ! Peu importe vos échecs scolaires ! Peu importe que la jolie fille de la classe d'à côté repousse vos avances ! Peu importe vos articles censurés ! Un jour le monde coincointera pour vous, parce que vous le valez bien. Et ils verront alors ! Ma vengeance sera terrible !! AHAHAHAHAHA !!!

Lèpre (natifs de juillet) : Dites à vos proches que vous les aimez. Finissez vos Grands Projets rapidement. Vivez chaque jour comme le dernier, c'est-à-dire faites-vous rembourser vos prêts et empruntez de grosses sommes d'argent à vos amis. Faites-vous baptiser dans différentes religions, on sait jamais. Enfin, vous devriez vous méfier des tronçonneuses en marche, vous éviterez peut-être votre destin.

Hippocampéléphantocamélos (natifs de janvier) : Cette année sera placée sous le signe du grand Q de Qulture ! Platon, Hugo, Rostand, Loana, tous ces grands noms de la littérature vous porteront au pinacle de leur poésie et de leur pensée. Pendant ce temps, votre voisin guitariste se tapera la jolie fille que vous convoitez. Autant pour le savoir : si vous teniez à être intelligent et asocial, vous auriez dû aller en prépa, hé !

Bouteille de bière (natifs de novembre) : Cette année, vous serez très populaire parmi les étudiants dauphiniens ; vous serez présent à toutes les soirées d'importance, mais on vous verra peu en amphi. Vous vous accrocherez aux lèvres des filles et leur ferez faire n'importe quoi, mais au matin elles vous jetteront dans la poubelle bleue et vous oublieront. Oui, voilà, vous vivez un peu le rêve de la moitié de l'humanité !

Bulbizarre (natifs de février) : Un jour vous serez le meilleur dresseur, vous vous battrez sans répit, vous serez pour être vainqueur et gagner les défis ! Vous allez vous faire des amis au nom improbable (Ondine, Joëlle... Pierre !) et des ennemis maladroits aux coiffures étranges. Oui vos parents vous laisseront partir à l'aventure très jeune, non vous ne bénéficierez pas de diplôme équivalent : est-ce que battre le Conseil des Quatre c'est pareil qu'avoir une licence ? Enfin, méfiez-vous des scouts qui veulent se battre.

Communiste chrétien (natifs de juin) : Vous allez vous sentir seul. Cette année, vous comprendrez rapidement que vouloir remettre l'argent au service de l'homme et abattre les inégalités indues est passé de mode. De nos jours, un privilégié est un cheminot, et un chef d'entreprise gagnant en 2006 27 000 années de Smic se plaint que la France le harcèle à coup d'impôts. Enfin, vous serez heureux de vous rappeler que l'UE a lutté contre la crise alimentaire en novembre 2008 avec 2,5 milliards d'euros. C'est beaucoup 2,5 milliards.

Francis Cabrel (natifs d'octobre) : Depuis le temps que vous patientez dans cette chambre noire, vous entendez qu'on s'amuse et qu'on chante au bout du couloir, heureusement cette année vous participerez aux festivités ! Vous fêterez votre anniversaire quand le vent fera craquer les branches et que la brume viendra dans sa robe blanche, vous irez en boîte un samedi soir sur la Terre, vous vous fournirez en substances illicites chez la dame de Haute-Savoie, vous draguerez une petite Marie et vous finirez par cochonner dans la cabane du pêcheur. Bonne nouvelle, bonne année !

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Hey vous avez remarqué, amis lecteurs ? Vous êtes entre 3 et 1000 là, depuis un an déjà ! Alléluia !
Comme l'année dernière, je reviens des rencontres européennes de Taizé, à Bruxelles cette fois-ci, j'ai trouvé Jésus je suis content ! Et frère Alois joue au Pérudo.

[Crochet : Les chants de Taizé ont une très grande qualité musicale. Polyphonie, méditation, demi-tons... j'aime]

Donc voilà, déjà un an, maintenant je suis publié sur phinedo, j'ai joué du violon devant 1500 personnes, j'ai gagné un niveau, je suis en prépa...

L'année prochaine sur Mars !

Coin coin à tous et bonne année !

Arthur, qui n'a toujours pas pris de bonne résolution.

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