mardi 22 avril 2008

One day, part I

I- Où se met en place la catastrophe

Un jour, alors que la pluie acide de New Montpellier dessinait ses labyrinthes toxiques sur les fenêtres du Laboratoire Génétique, le professeur Strayton Psykaw mit fin à ses expériences. Ses dernières recherches s'étaient avérées concluantes, et il avait, sans trop savoir pourquoi, suivi la piste de ses découvertes jusqu'à aboutir par surprise, presque par erreur, au traitement suprême. Le rêve de tout scientifique, et de l'humanité entière. La panacée universelle. Le remède à toute maladie. C'était en tout cas ce qu'il lui semblait...

Le Dr Psykaw était prudent, et rigoureux. Il avait certes annoncé à certains de ses proches qu'il pensait que ses recherches pouvaient le mener vers quelque chose d'important, mais jamais en détail, sans aucune affirmation. C'était un homme qui affirmait peu. Il était finalement tombé dessus ; il devait l'essayer. Oh, sur les bactéries et les cellules de ses cultures, ça marchait, sur ses mouches également, elles évacuaient un virus en quelques minutes, et pouvaient même régénérer un membre arraché en quelques heures. Mais sur les mammifères... La souris qu'il avait inoculé avait disparu, il avait dû mal refermer sa cage, et maintenant il était à court de cobaye. Heureusement que son frère qui travaillait au Grand Abattoir avait pu détourner un troupeau de moutons pour lui. Strayton ne savait pas bien comment la viande avait été remplacée, mais il évitait désormais tout rapport avec son boucher. On disait que la Pentamafia avait des parts dans l'Abattoir.

Le généticien se retrouvait donc dans le sous-sol du laboratoire, loin de ses confrères et de leurs questions incisives, pour finaliser ses recherches avant de les révéler au monde médusé qui voudrait alors lui offrir gloire, fortune et femmes. Il ne lui restait qu'à inoculer ses moutons, puis il essaierait sur lui-même, et une fois certain de l'effet de son remède, il pourrait sans crainte le présenter au Congrès National des GénoFirmes et attendre son prix Nobel. Il sortit sa seringue. Il n'y avait aucune raison pour qu'il y eût des effets secondaires néfastes sur les mammifères, et encore moins sur lui. Et en effet, il n'y eût pas d'effet secondaire. Pendant environ 3 minutes.
Puis les rues sombres de New Montpellier résonnèrent de bêlements féroces annonçant la tuerie, et de cris évoquants autant un être humain à l'agonie qu'un dragon furieux des temps anciens.
Rien que de très habituel, dans la cité de la folie.

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