lundi 10 mars 2008

Voilà où ça mène d'écrire sans savoir où on va

Hector Hectampruk se dit qu'il allait avoir du mal à rentrer chez lui ce soir.

Jusqu'à un certain point, sa vie s'était passé correctement, tout bien considéré. Elle aurait pu être bien pire. Il avait assez d'argent pour ne pas s'en soucier, il avait un emploi qu'il tentait de trouver passionant, des amis qu'il retrouvait régulièrement au bistro du coin de la rue, une femme qui lui repassait ses chaussettes et s'inquiétait pour lui les nombreuses fois où il rentrait tard, pour des réunions d'affaire. Son employeur voyait les choses en grand pour l'entreprise, lui fournissant des responsabilités, qu'il se devait d'assumer par son travail.

En rentrant chez lui ce soir-là, il n'avait trouvé en lieu et place de sa tendre épouse qu'un post-it sur le frigidaire annonçant qu'elle le quittait pour son patron, et qu'il lui faudrait racheter du lait.

Calmement, il prit la route au volant de sa nouvelle voiture, pour aller retrouver ses amis. Qui étaient en réalité à un dîner de fête en l'honneur de sa femme et de son nouveau mari, que leur union soit féconde et leurs jours heureux.

Hector roula donc dans la nuit, le toit ouvert, le disque pâle de la lune, les dix mille soeurs-étoiles, l'obscurité originelle et le vent glacé lui murmurant à l'oreille des histoires sur sa vie, ce qu'elle a été, ce qu'elle aurait pu être et ce qu'elle ne sera jamais. Des histoires d'amour, de musique, d'aventures extérieures et intérieures, de création, de chaos, mais aussi de sang, de bruit et de fureur. Sa vie s'était passée correctement jusqu'à un certain point, tout bien considéré.

Puis il ferma les yeux, pour écouter le rire étincelant des étoiles. Elles riaient encore lorsque sa tête traversa le pare-brise.

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Tiens, je voulais faire un truc plus long et plus apocalyptique, mais apparemment non.
Sinon, Californication c'est le bien !

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